La photographie, pour moi, a toujours été indissociable
de ma relation corporelle à un territoire, à la perception tant
sensuelle que visuelle de l’espace. La spontanéité permise par
le medium me permet d’enregistrer instantanément des sensations
souvent fugitives témoignant de ma communion avec un lieu. J’invite
ainsi à un voyage entre réalité et fiction et tente mettre en
lumière ce qui est dans l’ombre, à savoir l’inconscient.
Dans la série « Les mois sont d’images », le
territoire est mon jardin. La spontanéité s’opère ici non pas
par la prise de vue, mais par l’agencement de ma brouette que
je mets en scène chaque mois depuis l’automne 2007 en y intégrant
des éléments à ma disposition sur le moment. L’image est liée
aux travaux du jardin, aux saisons, à mon état d’âme, aux évènements
se produisant dans ma vie. Ainsi, elles sont autant de portraits
et, avec le temps, elles racontent une histoire.